Le Groupe Bolloré, constructeur automobile à l’origine de la BlueCar, a tout récemment annoncé qu’il était intéressé par l’offre qu’a émise Pininfarina, l’assembleur et designer turinois, en ce qui concerne son rachat. Se retrouvant dans une posture financière assez inconfortable, Pininfarina pourrait donc être racheté par Bolloré, avec qui elle opère en tant que partenaire depuis la fin de 2007 autour du projet de véhicule électrique . Selon Bolloré, qui n’est pas resté insensible au sort de son ex-partenaire, il n’est pas exclu que la firme entre au capital de Pinifarina. Cette alternative serait la meilleure pour l’assembleur, vu qu’elle a déjà opéré aux côtés de celle-ci.
De son côté, Pininfarina, qui s’est déjà fait un nom au sein du secteur automobile, essaie de recueillir un maximum de marques d’intérêt auprès des acheteurs potentiels. Depuis ses débuts, cet assembleur turinois se spécialise dans deux secteurs importants, notamment le design et la fabrication des véhicules dits de « niche », d’une part pour elle et de l’autre en tant que sous-contractant pour de plus grands constructeurs, notamment Ford, Volvo ou encore Alpha-Romeo. Cependant, ce secteur semble ne plus être assez lucratif pour assurer les arrières de Pininfarina, ce qui l’a poussé à la vente de son capital.
Pininfarina, qui est actuellement aux mains de ses créancières, a accumulé une dette de 358 millions d’euros de 2007 à 2009. De plus, elle en compte plus de 34 millions sur les premiers neuf mois de cette année-ci.
source Les Echos
10 contre 1 que ce rachat ne se fera pas.
Bolloré ne veut pas faire de l’automobile, pourquoi il irait racheter une entreprise dont le business model ne marche plus (un peu comme Heuliez).
Moi je verrais bien Bolloré fournir ses 3000 Bluecar pour autolib et puis revendre les plans de la Bluecar à un vrai constructeur (Pourquoi pas PSA?).
Là-dessus, entièrement d’accord avec toi Olivier. C’est fort possible.
Mais la chose qui est encore plus plausible est que Bolloré ne construise que ses Bluecar modifiées pour Autolib uniquement et ne les sorte jamais pour les particuliers.
Ce qui m’a mis puce à l’oreille, c’est cette phrase d’un article du Figaro :
« Pour honorer ses engagements, l’industriel breton a choisi de fournir en priorité Autolib’, avant les clients particuliers. Le groupe dit avoir enregistré 8 000 précommandes d’automobilistes pour sa Bluecar. »
« En priorité Autolib » .. qui rappelons-le verra le jour dans 1 an… Ca fait peur pour tous ceux qui ont pré-réservé. J’espère vraiment que tout ceci n’est pas une mascarade mais un spécialiste du VE m’avait dit que l’offre Bluecar de Bolloré c’était du pipeau. Ce que j’espère pas.
On verra bien. Faudrait bien que j’essaie de demander une interview au groupe. Je suis actuellement en terres bretonnes à quelques km du fief Bolloré.
Effectivement, ce serait le pire scénario. Mais il y a des choses qui me font espérer que la Bluecar n’est pas encore morte :
– Bolloré veut incontestablement vendre des batteries au secteur automobile en vue de la fabrication de VE. Il ne peut en aucun cas retourner sa veste demain et dire « le VE n’est pas viable, j’arrête sa production après Autolib ». Que dirait-il après à ses futurs clients?
– Bolloré (le PDG) s’est personnellement engagé dans la promotion de sa Bluecar, il y a donc placé sa crédibilité.
– le design de la Bluecar dans sa version « Pininfarina » a été plébiscité de façon quasi unanime par le publique et la presse auto. La voiture en elle-même a fait l’objet de très gros efforts de conception. Jeter à la poubelle un tel travail, c’est jeter par la fenêtre des millions d’€.
Donc en gros, Bolloré a des batteries à vendre, une voiture toute prête, une clientèle potentiellement importante et de belles promesses mais il n’a ni l’envie ni les moyens de la produire et de la construire à large échelle. Dans ces conditions, la plus belle sorties serait de vendre son projet « prêt à construire » à un constructeur pour que celui-ci remplisse les promesses et se fasse un max de $$$.
Psa a démontré avec la Ion/C-zero qu’ils étaient ouvert à la voiture électrique et que rebadger une voiture ne les gênait absolument pas. Mais la Ion n’a convaincu personne (trop cher, sans grand intérêt). La Bluecar est dès lors toute désignée…
Arguele je suis en train de me faire reprendre par le virus VE-optimiste!
Tes arguments rassureront ceux qui en ont commandé. Par contre moi ce qui m’inquiétait c’est le fait qu’il se mette à produire les voitures pour Autolib avant celle des particuliers.. C’est à dire pas avant encore 1 an gros minimum. Car si Bolloré sortait sa blue car au début 2011, où les construit-il lui qui n’arrive pas à trouver de chaine de production ? Là est la question. Ou alors il va nous sortir quelque chose du chapeau. Ce serait certainement le plus beau truc à faire.
Ouais non ça, ça me parait évident que la bluecar « grand publique », c’est pas pour 2011. Déjà même avant l’annonce d’autolib, je ne voyais pas une sortie avant le second semestre 2011. La voiture n’est toujours pas homologuée il me semble, pas de moyen de production suffisant, aucune information sur les modalités pratiques de la vente,…
Si elle est un jour vendue au grand publique, il y aura une info qui l’annoncera : Bolloré signera un contrat avec une entreprise d’assurances assistance (Tourring secours, Europ Assistance ou autres).
En fait, je ne crois plus que Bolloré commercialisera la Bluecar lui-même.
Cela sent plutôt la grosse esbroufe comme on en voit sans arrêt en ce moment (Madoff, Kerviel, Goldmann & Sachs, ..)
1) On fait des grosses déclarations fracassantes sur une pile « révolutionnaire » pour attirer un pigeon. Le pigeon, à qui on promet la lune si il se remue, s’occupe du développement (http://www.moteurnature.com/actu/uneactu.php?news_id=25814)
2) Dans un contexte de crise, le pigeon ne s’en sort pas et se retrouve avec 598 millions de dettes. La banque rachète et la dette baisse de 180 millions passant donc de 598 à 420 (http://www.caradisiac.com/Pininfarina-la-famille-cede-l-entreprise-aux-banques-28911.htm). Deux ans plus tard, sans aucun changement de gestion d’entreprise, la dette est passée à 360 millions. Le pigeon peut alors être racheté par Bolloré (http://www.liberation.fr/economie/01012308811-autos-bollore-veut-entrer-au-capital-de-pininfarina)
3) Ce qui plus troublant dans cette affaire, c’est que
3.a – Pininfarina est détenu par la banque Leonardo dans laquelle Jean Peyrelevade est associé (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Peyrelevade)
3.b – Jean Peyrelevade est aussi administrateur chez Bouygues (http://www.bouygues.com/fr/le-groupe/gouvernance/conseil-d-administration/jean-peyrelevade/)
3.c – N’importe quel article sous Google explique les mauvaises relations que Martin Bouygues et Vincent Bolloré entretiennent.
4) Dans ce contexte, il peut probable que les questions sur l’avenir de la Bluecar et sur la crédibilité des commandes et des livraisons aient un sens