L’alliance Renault -Nissan et la firme espagnole Acciona ont récemment rendu publique la signature d’un accord de collaboration visant à promouvoir le développement et la conception des voitures électriques en Espagne, plus précisément dans la péninsule ibérique.
Selon les termes de l’accord, Acciona, l’un des plus grands producteurs d’énergie renouvelable, développera un réseau de recharge qui sera compatible avec les véhicules verts que proposera Renault -Nissan d’ici le début de l’année prochaine.
Outre la structure du réseau qui sera mise en place et l’énergie pour la recharge des voitures, Acciona fournira d’autres services, notamment un service de localisation des stations de recharge les plus proches qui sera directement intégré dans le système de navigation des véhicules et l’envoi d’informations cruciales telles que l’état de la recharge et l’énergie restante via un système de messagerie téléphonique.
Cet accord fait suite à une série de signatures de contrat par Renault Nissan en Espagne, notamment avec le Conseil Régional de Castille et Léon, la Mairie de Barcelone et le Conseil Régional d’Andalousie.
Cette annonce a été faite le même jour où le gouvernement socialiste espagnol avait annoncé son intention d’investir 794 millions de dollars (590 millions d’euros) sur deux ans pour le développement des véhicules électriques dans le pays.
De son côté, Renault Nissan vise à atteindre une production de 250 000 unités dans la péninsule ibérique d’ici 2014.
source : communiqué
Bonjour Michael
Une précision qui n’est pas technique, mais il n’existe pas de Conseil régional en Espagne. Et c’est justement pour ça que les territoires ont des moyens de politiques industrielle sans commune mesure avec les régions françaises.
Le terme exact est communautés autonomes de Castille-Léon et d’Andalousie.
La différence ? une communauté autonome a infiniment plus de pouvoirs, exécutifs, législatifs, et parfois fiscal.
Comme les Régions françaises, les autonomies d’Espagne ont un exécutif, mais c’est un véritable gouvernement ayant une large capacité d’action.
À la différence des régions française, une communauté autonome dispose d’un parlement, qui adopte les lois dans son territoire, parfois des mois ou des années avant que l’État central n’en fasse de même.
Les lois espagnoles s’imposent dans les communautés, mais dans les domaines dont elles ont la compétence, les autonomies font la loi qui s’impose sur leur territoire.
L’Espagne, comme la totalité des autres grands pays européens (les landers allemands ou autrichiens, les cantons suisse, les régions italiennes, les dévolutions écossaises, galloises et irlandaises, les régions fédérales belges), fonctionne en grande partie selon un schéma “bottom-up” de la base vers le sommet… alors que la France fonctionne exclusivement selon un mode “top-down » où c’est le gouvernement central qui impose ses lois au parlement, lequel les impose après aux territoires et aux citoyens, dans tous les domaines (en déclinant toutefois les lois européennes).
Enfin, certaines communautés autonomes historiques, les deux communautés basques, celle d’Euskadi, et celle de Navarre, possèdent en plus l’autonomie fiscale. Elles fixent le montant de l’impôt, peuvent en créer, et redistribuent à l’État central (en général une part bien plus importante que leur poids dans la population).
Les basques sont ± 5 % de la population, mais contribuent à ± 9 % au budget de l’État.
À titre de comparaison, la communauté autonome basque d’Euskadi (7 234 km2), est six fois plus petite que l’Aquitaine (41 309 km2) mais une population un peu moins nombreuse (2,1 millions d’habitant contre 3 millions en Aquitaine), pourtant, elle possède un budget par habitant 16 fois plus important que l’Aquitaine, en ayant des champs d’intervention beaucoup plus grands.
Mais ce sont les communautés autonomes qui font ou pas la politique industrielle de leurs territoires, et non l’État, qui a une fonction d’impulsion, de coordination et de régulation.
Ça veut dire qu’une autonomie a une capacité considérable d’intervention à la fois exécutive et législatives, et peut avoir le levier fiscal, ce qui lui donne le moyen d’un développement local que n’a pas tout à fait une région ou un département français.
Voilà pourquoi, les termes sont importants, car ils expliquent en quoi l’Andalousie, la Castille Léon, ou la Catalogne ont des capacités que n’ont pas nos régions françaises.